La jeunesse "Bella Ciao"


La jeunesse "Bella Ciao

Par Germain Chartier


La casa de papel et Bella Ciao, les blocages étudiants et le service public à bout de souffle, Notre-Dame-Des-Landes, Parcoursup, Israël et Palestine, Mai 2018... La France,  serait-elle en train de réanimer une révolte citoyenne portée par toute une génération ? Ceci est une simple réflexion.

France, le 24 mai 2018,

Il y a 50 ans, c'est toute la jeunesse française qui venait prêter main-forte à la grogne sociale contre l'ORTF, les conditions de travail et de scolarité, sous la présidence du général De Gaulle. En France, Mai 68 est encore dans toutes les mémoires et les récents évènements démontrent que la jeunesse peut encore forcer le dialogue. Certains parlent de mai 2018, d'autres de simple manifestation. En réalité, voilà déjà plus de quatre mois que les grèves étudiantes et syndicales, n'en finissent plus. Les Français font la grève et depuis toujours, il n'y a rien de mal et nouveau à cela. Mais les jeunes sont de plus en plus présents et prêts à en découdre aux côtés des salariés. Le rapprochement avec les évènements de Mai 1968 paraît donc logique. Certains diront que ce n'est qu'une nouvelle mode, que ça ne durera que quelques semaines. Nous sommes tout de même à plus de quatre mois de blocage dans les universités, et la SNCF vote aujourd'hui à 94 % "non" à la réforme de Macron. La colère monte un peu plus chaque jour en France qui paraît à la fois soudée et fragile. Plusieurs constats sont à prendre en compte et dans plusieurs domaines. La Casa de Papel, une simple série où des braqueurs viennent à bout de la banque nationale espagnole. Le message qu'elle transmet est très compréhensible : chacun pourrait voler de l'argent, sans voler ceux des autres. L'argent reste un morceau de papier imprimé, auquel on donne une certaine valeur. Le chant révolutionnaire "Bella Ciao" repris par les acteurs, suscite notamment chez les jeunes, un engouement incroyable. A tel point que ce célèbre chant résistant italien est dans toutes les bouches. Reprise par les DJ, rappeurs et artistes en général, la frénésie "Bella Ciao" s'empare de la population. Pour rappel, ce chant a été utilisé par la résistance Italienne pendant la Deuxième Guerre mondiale. Il dénonce les conditions de travail dans les campagnes italiennes et plus précisément, les saisonnières des rizières. C'est intéressant, car là où certains la chantent par effet de mode, d'autres la prenne plus au sérieux, et elle retentit lors des manifestations. La jeunesse aurait-elle l'intention de se faire entendre et écouter une deuxième fois dans l'histoire ? Difficile de répondre à cette question, mais elle se pose réellement.

De plus les prises de position face aux conflits internationaux sont portés par nos jeunes et bien souvent cela se transforme en acharnement médiatique. Avec les réseaux sociaux tout va plus vite, l'information comme la désinformation circule sans arrêt. Récemment la position de Menel, candidate à The Voice, sur les conflits israelo-palestiniens a enflammé les médias. Sans parler de la représentante de l'UDEF, syndicat étudiant français, qui s'est présentée aux caméras avec un voile. Twitter en a fait sa cible et la jeune femme s'est retrouvée dans une polémique sortie de nulle part. On rappellera qu'en France, le port du voile n'est interdit que dans les lieux publics, et chacun est libre de croire ou de ne pas croire. Mais les polémiques portées par les réseaux sociaux vont à une telle vitesse, qu'elles deviennent incontrôlables. Les jeunes l'ont bien compris, ces moyens de communication et non d'information, doivent être combattus et donc la jeunesse est dans la rue. Elle l'est pour se préparer un avenir, car comme leurs anciens, ils estiment avoir le droit de travailler, d'avoir un emploi, et de construire des projets. La colère monte des universités, des quartiers et des ouvriers. Une nouvelle fois la plateforme parcoursup est en débat et le gouvernement peine à rétablir de bonnes relations avec ces jeunes. Mai 2018, est bel et bien réelle, certes avec une autre façon de procéder, mais jamais la France n'a connu un tel élan de contestation depuis les cinquante dernières années. Main dans la main, c'est toute la nouvelle génération qui se réveille et souhaite se faire entendre. La France est à bout de souffle dans tous les domaines, la cinquième république est fatiguée, la jeunesse révoltée. Une chose est sûre, Mai 2018 restera dans l'histoire une fois de plus. Mais pourquoi ne pas aller plus loin cette fois ? rien ne va plus, les jeux sont faits.

Commentaires

Articles les plus consultés